Le commerce de détail genevois souffre et les emplois qui en dépendent aussi
La société évolue et les habitudes changent.
Ces dernières années, le développement de l’internet à haut débit a fait du shopping en ligne une réalité à portée de quelques clics. L’augmentation de l’offre de vols low cost au départ de Genève a rendu les escapades d’un weekend shopping à Paris, Milan ou Barcelone accessible à la classe moyenne. Le franc fort n’a quant à lui pas contribué à enrayer le tourisme d’achat qui sévit dans les régions transfrontalières comme Genève. La fréquentation massive les dimanches des commerces de la gare Cornavin et de l’aéroport de Genève est en augmentation constante.
Autant d’exemples qui démontrent que les comportements et les besoins des consommateurs évoluent avec le temps. Il faut accompagner ces changements, plutôt que d’essayer de les interdire.
La plupart des cantons suisses ont une législation archaïque en matière d’horaires d’ouverture des magasins. Il convient de moderniser notre législation pour répondre à une demande qui existe au risque sinon de se tirer une balle dans le pied en étouffant le commerce local et de proximité.
A Genève, le commerce de détail genevois emploie directement 20’000 personnes. La branche contribue au PIB et remplit les caisses publiques par le biais de l’impôt sur le bénéfice des commerces et sur l’impôt sur les revenus des employés de la branche. Ces contributions sont vitales pour continuer à investir dans la sécurité, les écoles ou encore les infrastructures genevoises.
Pour les familles, dont les deux parents travaillent désormais dans la grande majorité des cas, le temps libre est compté. Davantage de flexibilité en termes d’ouverture des magasins soulagerait l’organisation de bien des ménages.
Enfin rappelons qu’en Suisse, le seul outil adapté pour garantir la protection des travailleurs est la convention collective de travail, pas la loi sur les horaires d’ouverture des magasins. Négociée entre les syndicats et le patronat, la convention collective de travail est le fruit d’un compromis pragmatique et adapté qui satisfait les employeurs tout en garantissant certaines conditions de travail pour les employés.
Alors donnons une bonne bouffée d’air aux commerçants en votant NON à l’initiative « touche pas à mes dimanches ! » (IN 155) et en acceptant le contre-projet à l’initiative.
Guillaume Barazzone
Maire de Genève
Conseiller National PDC / GE